Chômage

Plus il y a de chômeurs plus la perte est élevée pour le pays qui ne profite pas de ses talents inactifs. Parfois j’ai l’impression qu’en étant chômeur je suis dans une sorte de prison : je suis capable de travailler mais on ne me laisse pas. Cela faisait longtemps que je voulais mettre par écrit mon expérience et réflexion sur le chômage. A Bruxelles, capitale de l’Europe, de nombreuses (17 %) personnes sont au chômage pour les raisons que je vais aborder ici.


Liste de sites pour trouver du travail

Avant de commencer, j’ai fait une liste sur mon blog pour aider les autres demandeurs d’emploi dans leurs recherches. Ajoutez-la à vos favoris.

Discrimination à l’embauche
La discrimination à l’embauche est un fléau à Bruxelles dont sont victimes de nombreuses personnes à cause de leur prénom, nom de famille, couleur de peau, apparence physique, couvre-chef/barbe, tatouage, etc. Une discrimination difficile, voire impossible, à prouver. Des chômeurs de longue durée doivent parfois espérer tomber sur un employeur qui n’est pas xénophobe pour être embauchés. Que doivent faire les pouvoirs publics pour lutter contre ce fléau ?

Népotisme et cumul des mandats
On parle actuellement beaucoup de scandales en politique : des postes de travail dans le secteur public ne sont réservés qu’à des personnes avec une étiquette politique. Des mandataires cumulent des fonctions rémunérées sans vraiment travailler. On pourrait libérer des centaines de postes de travail avec la fin du cumul des mandats et la réorganisation des pouvoirs publics. Par exemple un échevin qui cumule avec un poste de direction : il doit choisir. On pourrait nommer à ce poste un DE (demandeur d’emploi) avec de l’expérience en gestion d’entreprise. Sans oublier le problème du népotisme avec des politiciens qui placent les membres de leur famille (et ceux de leurs camarades) à des postes dans l’administration publique ou des asbl subsidiées.

Peu d’offres d’emploi
Avec l’informatisation des tâches (suppression des caissiers, des guichetiers de banque, fermeture de gares, etc), la délocalisation (voir plus loin) et la robotisation des ouvriers, il y a de moins en moins de postes de travail. Il suffit de voir le nombre de chômeurs par rapport au nombre d’offres d’emploi. La patronne du Forem l’a récemment reconnu. Comme il y a environ un poste de travail pour une centaines de candidats la concurrence entre eux est rude.

Concurrence entre demandeurs d’emploi
Il y a tellement de DE que les employeurs ont l’embarras du choix. Pour une offre d’emploi ils recevront des centaines de CV. Leur tâche devient difficile : ils voudront le meilleur, le moins cher, le plus sympa, le plus flexible, etc. Pour les employeurs le chômeur doit être docile, il doit accepter n’importe quel boulot, n’importe quel salaire (pas question de négocier), faire des heures supp’, etc. On voit foisonner des offres d’emploi où les conditions sont de plus en plus exigeantes.
voir aussi film La Loi du marché

Offre emploi

L’activité du demandeur d’emploi
« Le chômeur est un glandeur » : on l’entend souvent. Le chômeur cherche du travail et attend d’en trouver un. En attendant il lui est interdit de faire des petits boulots  mais il est libre de faire ce qu’il souhaite de sa journée. Cependant, de plus en plus de politiciens souhaitent faire travailler les chômeurs ou leur imposer certaines règles. Regardez par exemple cette photo du Pole Emploi (La journée-type du demandeur d’emploi efficace) où ils dictent aux DE ce qu’ils doivent faire de leur journée. Comprenez dès lors que les autres DE sont inefficaces pour ne pas avoir suivi ces règles. La prochaine étape consistera-t-elle à attacher les DE à un bureau de 9h à 17h tous les jours de la semaine et surveiller qu’ils sont bien occupés à chercher du travail sur un PC ou à rédiger des lettres de motivation ? En Grande-Bretagne ils souhaitent obliger les demandeurs d’emploi à passer 35h/semaine dans les centres d’emploi. C’est comme si à Bruxelles on obligeait les DE à passer 35h/semaine dans une antenne Actiris. Impossible vu le nombre de DE à Bruxelles par rapport au nombre de bureaux Actiris. Néanmoins de plus en plus de DE à Bruxelles commencent à être lassés d’être convoqués inutilement chez Actiris.
http://www.lecho.be/dossier/crisepolitique/Il-faut-responsabiliser-les-gens-en-mettant-fin-a-l-assistanat/9918124

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Le manque de proactivité et de professionnalisme chez Actiris
Je ne sais pas comment ça se passe au VDAB et Forem mais Actiris (Bruxelles) laisse à désirer. J’ai rédigé plusieurs plaintes contre les services d’Actiris : l’impolitesse des personnes de l’accueil ou du call center, le service Plaintes couvre leurs collègues, l’inutilité des conseillers emploi qui passent leur temps à faire pression sur les DE et les faire passer pour des bons à rien, des services peu efficaces et peu productifs, etc. J’avais d’ailleurs reproché à Actiris de ne pas faire un screening des offres d’emploi avant de les publier. Plus ils publient, plus ils pourront gonfler leurs statistiques (« vous voyez il y a autant d’offres, du travail y’en a »). Ils publient souvent des « fausses offres d’emploi » (jobs à l’étranger, travail sans contrat, travail comme indépendant, faux stage, etc). D’ailleurs le site satirique Nordpresse a récemment piégé Actiris.
voir aussi film « Les Têtes de l’emploi »
http://1210sjtn.blogspot.be/2017/01/la-campagne-ratee-du-forem.html

Le feedback des employeurs
Des employeurs refusent de donner un feedback détaillé sur la raison pour laquelle notre candidature n’a pas été retenue. On aimerait bien le savoir puisque les autres recruteurs, mais aussi Actiris (VDAB, Forem) et l’ONEM vous posent la question : pourquoi n’avez-vous pas été sélectionné pour toutes ces offres ? Vous avez l’air bien embêté puisque vous ne savez pas. Du coup, pour vous justifier, vous vous mettez à inventer des raisons possibles et vous vous enfoncez : je n’étais peut-être pas correctement habillé, je ne suis pas arrivé assez à l’avance, j’ai dit ceci/cela, etc. J’avais posé la question à Actiris qui m’a répondu que l’employeur n’était pas obligé de donner un feedback suite à un refus.

La réduction du temps de travail
Il n’y a pas de secret : il n’y a pas assez de travail pour tout le monde. Une des solutions pour réduire le chômage et accroître le bien-être des travailleurs est la réduction du temps de travail. Moins d’heures par jour (commencer plus tard, terminer plus tôt) ou moins d’heures par semaine (travailler un jour en moins). Plus de repos pour permettre au travailleur d’être en meilleure forme et plus heureux/motivé au travail. Certains partis politiques l’ont bien compris et font campagne sur ce sujet. Au lieu de cela c’est l’inverse qu’il se passe : les gouvernements donnent aux entreprises le droit de faire ce qu’elles souhaitent des travailleurs : des contrats flexibles, des longues semaines de travail, uberisation des fonctions, etc.

Chomage des jeunes, Retraite, pensions, travail

Les jeunes au chômage, les vieux au travail
Le taux de chômage le plus élevé concerne deux catégories : les « jeunes » (car sans expérience) et les « vieux » (trop chers et moins productifs). Soit on est trop jeunes, soit trop vieux. Nos gouvernements ne font qu’avancer l’âge de la retraite en misant sur la diminution de l’espérance de vie des retraités. En les obligeant à rester plus longtemps au travail, les jeunes doivent attendre plus longtemps qu’un poste se libère : après on vient reprocher aux jeunes qu’ils ne cherchent pas de travail et on s’étonne que certains sombrent dans la délinquance.
https://nl.express.live/2016/11/02/115681roland-duchatelet-basisinkomen/
Duchâtelet: ‘Mensen tot hun 67ste laten werken, terwijl er een half miljoen werklozen zijn. Hoe idioot kun je zijn?’

Faux stages
Quand j’étais à Barcelone je ne comprenais pas pourquoi au lieu d’offres d’emploi je ne voyais que des « contrats de stage« . Entendons-nous bien : un stage c’est pour un étudiant qui étudie à l’université et qui doit le faire pour obtenir son diplôme, un stage d’immersion professionnelle. En Espagne les entreprises ont trouvé le filon : elles offrent le statut de stagiaire à un candidat pour un emploi : il sera moins payé et son contrat sera flexible (on pourra le jeter quand on veut). En Belgique ça s’appelle le FPI : j’ai fait plusieurs candidatures spontanées pour ce type de contrat (valable uniquement si on postule pour une fonction dans laquelle on manque d’expérience et dans laquelle on souhaite s’améliorer). Je n’ai jamais reçu de réponse positive de la part des entreprises. Par contre il existe aussi des offres d’emploi comme « stage non rémunéré » pour des DE expérimentés qu’on veut exploiter.
Actiris publie aussi des offres d’emploi qui ne s’adressent pas à des candidats à un emploi comme salarié : lorsque vous prenez contact avec l’employeur ce dernier vous demande si vous pouvez prendre le statut d’indépendant par exemple. Si je voulais devenir indépendant je l’aurais fait depuis longtemps.

Contrats temporaires/interim
Normalement, les entreprises passent par une agence d’interim pour engager un candidat qui devra travailler temporairement dans leur entreprise : pour un remplacement (maladie, grossesse, vacances) ou pour une surcharge de travail temporaire (backlog suite à un problème technique, événement comme soldes). Aujourd’hui les entreprises engagent des candidats pendant 6 mois pour les virer après et en engager un autre. Depuis que j’ai fini mes études en 2005 j’ai repéré des dizaines d’entreprises qui jouent à ce petit jeu. Tous les six mois vous verrez la même offre d’emploi pour le même poste. Ils font cela pour ne pas offrir un meilleur salaire et une promotion au candidat qui a bien travaillé pendant 6 mois. On va tout de même pas me dire que sur 10 ans ils n’ont toujours pas trouvé un candidat qui convient pour le poste ?

Burnout et dégoût pour le monde du travail
De plus en plus de personnes sont malades suite à un burnout causé par le travail et sont même dégoûtées d’aller travailler :
surcharge de travail : on vire votre collègue et on vous impose ses tâches. Une personne doit faire le travail de deux. S’il est pas content, on le menace d’être le prochain.
horaire : des entreprises disent ouvertement qu’elles ne veulent pas d’employés 9-5 (nine to five), elles veulent exploiter leurs travailleurs : travailler plus pour gagner la même chose. Les horaires ne sont pas respectés, on vous demande de rester plus longtemps au bureau pour finir certaines tâches alors que vous devriez logiquement continuer votre travail le lendemain puisque votre journée est terminée. Les heures supplémentaires ne sont pas payées.
stress : causé par les objectifs imposés qui ne font que croître (le mois dernier vous deviez vendre 50 unités, le mois suivant 60 et ainsi de suite), concurrence entre travailleurs, mauvaise ambiance de travail, trafic routier et transport public.
organisation : les postes de manager sont occupés par des personnes médiocres et incompétentes, incapables d’encadrer correctement des travailleurs.
conditions de travail : on vous promet de renégocier votre salaire ou une promotion pour vous motiver/booster mais ensuite on ne vous donne rien.
On voit bien ce genre de situation au début du film « La mécanique de l’ombre » avec François Cluzet.
Face à ce genre de situation vous n’avez pas vraiment le choix : tenir le coup ou démissionner. Si vous démissionnez vous êtes sanctionné par l’ONEM (perte de vos allocations de chômage pendant une longue durée).
http://www.7sur7.be/7s7/fr/1505/Monde/article/detail/3206052/2017/07/11/Elle-frole-le-burn-out-la-reponse-de-son-PDG-est-brillante.dhtml

Les entretiens d’embauche
Depuis 2005 j’ai dû en faire des centaines. Toujours un très mauvais moment à passer. On vous demande d’être naturel, mais pour certains ce n’est pas une bonne idée. Vous devez alors jouer un personnage, mentir, embellir, cirer les pompes. Il faut se farcir des questions débiles et répétitives auxquelles il faut répondre de manière à faire plaisir au recruteur (il existe des guides de questions-types et réponses-types).
Les vidéos parodiques de type « entretien d’embauche version honnête » se multiplient pour tourner en dérision les questions des interviewers.

Effets néfastes du chômage sur la personnalité
http://www.levif.be/actualite/sante/les-effets-nefastes-du-chomage-sur-la-personnalite/article-normal-388301.html

https://www.youtube.com/watch?v=DlOmAH2akw0 (Chômage, solitude, exclusion, ou enfer dans la société aliénée)
https://www.youtube.com/watch?v=RdKxcK9B66c (Chômage : comment lutter contre l´isolement ?)
https://www.youtube.com/watch?v=THLaq6LctRI (Chômage et dépression : un sujet toujours taboo)
http://www.atlantico.fr/decryptage/quand-chomage-longue-duree-modifie-jusqua-personnalite-demandeurs-emploi-xavier-camby-2014788.html
http://sante.lefigaro.fr/actualite/2015/02/25/23438-etre-chomage-peut-modifier-personnalite

Le bilinguisme à Bruxelles
Le taux de chômage bat des records à Bruxelles et plombe la moyenne nationale. Les Bruxellois sont les dindons de la farce : la plupart des postes de travail à Bruxelles sont occupés par des gens qui viennent de Flandre et de Wallonie (ce qui provoque également la congestion du trafic routier). Les postes où le bilinguisme est requis ne sont pas donnés aux Bruxellois mais à des Flamands. Les Flamands seraient plus bilingues que les Bruxellois (surtout quand le recruteur ou le responsable de l’entreprise est un flamand).

Dumping, délocalisation et concurrence étrangère
-Délocalisations : nous avons appris que des postes de la société BNP Paribas seront supprimés en Belgique et délocalisés au Portugal. En attendant on invite les Belges à aller travailler à l’étranger dans des call centers ou des postes délocalisés. Mon premier emploi fut dans un service clientèle belge délocalisé en Espagne. Donc on supprime un poste de travail en Belgique (payé 2.400 €), on le délocalise dans un pays étranger (RO, BG, PT, ES, IE, CZ, MG) et on trouve (invite) un Belge pour faire ce boulot pour un salaire inférieur (1.000 €). C’est intéressant pour ceux qui veulent voyager et avoir une première expérience professionnelle, mais après ?
http://bx1.be/news/un-important-service-de-deliveroo-delocalise-a-madagascar-les-livreurs-protestent/
D’ailleurs même le Forem et la Poste (domaine public) délocalisent.

Les Bruxellois subissent également la concurrence étrangère :
Expats indiens dans l’IT : les postes dans le secteur IT sont occupés par des expats venus d’Inde. Et les diplômés en informatique qui sont au chômage ici ils servent à quoi ?

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-Crise en Europe : suite à la crise économique en Espagne, des milliers d’Espagnols sont venus en Belgique. Du coup les Belges qui ont étudié l’espagnol ne sont plus sélectionnés pour les postes où la connaissance de l’espagnol est requise. Plusieurs DE se demandent pourquoi ils voient des postes de travail occupés par des personnes incapables de s’exprimer en français alors qu’elles sont disponibles sur le marché de l’emploi.
-Réfugiés : suite à l’arrivée de réfugiés des entreprises préfèrent les engager car ils sont plus dociles et acceptent de faire des tâches ingrates pour un salaire misérable.
-Bruxelles est la capitale de l’Europe et le siège de plusieurs institutions européennes qui engagent des expatriés européens plutôt que des Bruxellois polyglottes.

La chasse aux chômeurs
Le chômeur est une cible faible et facile. Souvenez-vous des exclusions sous le gouvernement Di Rupo (PS). Sans oublier les contrôles de l’ONEM, comme ici.

Vidéos intéressantes
« Étienne Chouard professeur d’économie et de droit nous livre la vérité sur le chômage : il est voulu et créé par nos dirigeants afin de rendre les travailleurs dociles et de garder un niveau bas d’inflation. » https://www.youtube.com/watch?v=_x1eck6ZHks

Cours de Chômage (avec Gaël Mectoob – Studio Bagel) : https://www.youtube.com/watch?v=SxxendSzadw

Comment s’occuper ?
En attendant de trouver un emploi, il ne vous reste pas grand chose à faire qu’attendre qu’une offre d’emploi se présente. Néanmoins les recruteurs aiment poser cette question débile : qu’avez-vous fait pendant tout ce temps ? Quoi que vous répondiez, la réponse ne va jamais les satisfaire.
-Faire des formations ? au point qu’on finit par les collectionner. Vous êtes diplômé dans un domaine, vous avez de l’expérience dans un domaine et vous vous retrouvez à faire une formation pour travailler dans un autre domaine, moins bien payé. Par exemple un ingénieur commercial ne trouvant pas de travail sera invité à suivre une formation pour devenir comptable ou vendeur. Des formations pour des postes en pénurie ? Une fois formés, les chômeurs se rendent compte qu’il est toujours difficile de trouver du travail, même pour ces fonctions « en pénurie ».
-Bénévolat : certains chômeurs aimeraient donner de leur temps libre comme bénévole mais doivent quand même le signaler (toute une paperasserie administrative). Et juste avant de publier cet article j’entends ceci à la radio.
-Réseaux sociaux et militantisme : les chômeurs de longue durée finissent par devenir des spécialistes des réseaux sociaux (Facebook, Twitter) à force de les utiliser et des militants à force de s’indigner de leur situation. Parfois cela peut les aider à trouver un travail dans certains domaines.
Changer de voie / Trouver sa voie
Devenir indépendant : lassé de chercher du travail et être jugé par des employeurs sans scrupules, plusieurs chômeurs décident de devenir indépendants malgré tous les risques que ça comporte.

Ce dessin de @na_dessinateur 👌 pic.twitter.com/EkxIRIzWE3

— Libre Actu (@libreactu_fr) 28 décembre 2017

Le contrôle des chômeurs, par @BerthCestMoi. pic.twitter.com/0sbemtUcfe

— Journal Fakir (@Fakir_) 28 décembre 2017

Heureusement que Actiris le précise parce que faire des études universitaires pour devenir croupier (https://ibrahimrais.wordpress.com/2017/08/10/chomage-emploi-convenable/). C’est le problème de notre pays, de nombreux emplois sont vacants (https://fr.express.live/2017/10/03/belgique-postes-vacants). Attention, ils cherchent doucement à les imposer aux DE surqualifiés.

Le « difficulting à boucling le month »
Ce choix de vie pic.twitter.com/Wyoe9vGfow

— Guillaume Blardone (@gblardone) 30 janvier 2019

Joli tentative d’essayer de rendre moderne et hype le simple fait d’être précaire. https://t.co/mPegIGWIOK

— G R A C H I Ⓐ S S E (@GRACHIASSE) 29 janvier 2019

Du nouveau sur « My Actiris » : il est possible d’encoder ses actions de recherche (CV envoyé, entretien passé, participation). Pratique. Mais j’ai appris que ce qui est encodé ne peut pas être utilisé lors de l’entretien de contrôle/disponibilité. Dommage 😦 @ActirisBrussels pic.twitter.com/fVlx3A1Dd2

— Ibrahim (@ir2409) 26 avril 2019

Actiris continue de publier de fausses offres d’emploi. « Client-mystère » n’est pas un job, mais une solution pour arrondir ses fins de mois. Je n’ose imaginer les autres annonces que je risque de trouver sur ce site du service public. @ActirisBrussels @rbc_bhg #BruGov pic.twitter.com/RdO4OWYd3x

— Ibrahim (@ir2409) 19 mai 2019

Nouvelle plainte envoyée à @ActirisBrussels pr non-respect de la langue FR du demandeur d’emploi. On cherche à nous imposer le néerlandais mais les demandeurs d’emploi bruxellois continuent de subir la discrimination à l’embauche malgré cela https://t.co/q1WSv5mPH7

— Ibrahim (@ir2409) 19 mai 2019

La chaîne TikTok RSAnimation (@actnim) a fait des petites vidéos pour montrer l’absurdité du système du contrôle des chômeurs (rdv chez Pôle Emploi en France, Actiris et Le Forem en Belgique). Des « conseillers » vous jugent sans vous connaître et sans prendre la peine de comprendre le marché de l’emploi et les difficultés rencontrés par les gens au chômage.

24 commentaires sur “Chômage

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  1. Textes pertinents partagés sur Saint-Josse News, une des communes avec le taux de chômage le plus élevé : https://www.facebook.com/groups/672213746202585/permalink/3953787234711870/

    Qui veut gagner du boulot ?
    Chaque matin est un nouveau suicide. Devant ma glace, je ne me rate jamais. Je m’assassine à coup d’illusions. En fait, je ne me lève jamais avant 13 ou 14h. À l’heure où le monde entier est parti bouffer. Ma gueule est celle d’un humilier : je n’ai pas de ticket resto. Dans la rue, ça sent le boulot à plein nez. J’entends des salariés qui se klaxonnent et s’engueulent dans la rue. Ils sont pressés de retourner bosser. La mort ne leur fait pas peur. Moi j’ai peur de ma vie. J’ai les jetons d’exister…
    Actiris est un broyeur d’humanité. Je suis le sous-homme sous employé d’une génération massacré. Ma vie, c’est d’être convoqué dans des box d’accusés. Actiris ne pratique pas la présomption d’innocence, puisque je suis toujours coupable de ne jamais vouloir bosser. Le binoclard de guichet inspecte, fouille, interroge. Mes réponses sont consignées dans une grille dont il coche les cases. Tout ce que je fais de la journée sera retenu contre moi. On le retiendra aussi sur mon prochain mois : on risque de me couper les vivres. Les menaces fusent. Actiris est un camp de rééducation pour non-travailleurs. On me fait peur. On m’humilie. On me mate. Mon chômage ne tient qu’à un fil. Et mon chômage, c’est toute ma vie.
    Actiris est la version moderne du service du travail obligatoire (STO). Sauf qu’il n’y en a pas…
    Au fond de l’agence Actiris, il y a le coin cyber. Je suis une jeunesse virtuelle qui doit faire face à la réalité. Je cherche sur écran plat des boulots qui n’existent pas. Les petites annonces sont des menaces de mort. Elles nous condamnent à la médiocrité. Je rate ma vie en direct sur Internet. Un double clic suffit pour voir défiler mon avenir. Il est bouché. D’autres comme moi passent leur journée à broyer leur existence dans un CV. Aujourd’hui la vie d’un homme ne doit tenir que sur une page recto. Pas une de plus.
    Un numéro rouge s’affiche en gros au-dessus du hall d’entrée. Il correspond au désespéré qu’on va intérroger. Il devra rendre des comptes sur ses journées, se justifier de son emploi du temps. « Vous êtes sans emploi et vous employez votre temps à ne rien faire ! », nous répète la génération qui travaille. Le jeu de mot peut être meurtrier pour celui qui a déjà la corde au cou… (A.M.)

    Le Mythe de Sisyphe
    Tel un Sisyphe des temps modernes, le chômeur roule sans cesse la pierre de sa culpabilité d’office, coupable d’avoir été privé de son travail, coupable de n’avoir pas trouvé un nouveau poste dans une société qui détruit les emplois !
    Dois-je raconter l’inscription sur les listes de chômage ? Dois-je évoquer la plus ou moins longue file d’attente pour accéder parfois simplement au ticket numéroté qui ouvre lui le droit d’attendre son tour sur un siège, devant les guichets ? Dois-je parler des minutes qui s’étirent, des regards qui s’échangent furtivement avec les autres pénitents ? Le jaugeage subtil du degré de déchéance de son voisin d’infortune où l’usure des vêtements raconte la chronique d’un provisoire qui dure ? Dois-je rapporter le malaise croissant, l’envie de partir, la petite boule d’angoisse au creux de l’estomac qui va commencer son long travail de sape du moral ? Dois-je décrire le face à face final, avec un guichetier au mieux glacial, au pire revanchard, la sensation de glisser soudain vers le néant des statistiques atones ?
    Votre première pelure vient de tomber. Vous êtes déjà en train de changer. Vous n’êtes déjà plus qu’un numéro, un dossier perdu dans la pile qui n’en finit pas de grimper vers le ciel, un humanicule perdu dans les rouages d’un système trop grand pour lui.
    Le temps passe. C’est devenu là votre plus grande certitude.
    Le temps passe, et pour vous, il ne se passe rien.
    Dans un premier temps, vous avez activé vos réseaux relationnels, les fameux réseaux relationnels, dont le conseiller Actiris ne cesse de se gargariser, et dont vous vous rendez compte à l’usage qu’ils sont solubles dans le chômage. Comme un anesthésique avant une mutilation, rien ne se fait jamais brutalement. Vos amis ne vous tournent pas le dos du jour au lendemain, votre téléphone ne cesse pas de sonner brutalement, votre vie continue malgré tout, en se ralentissant tout doucement, insidieusement.
    Forcément, vous avez réduit votre train de vie. Vous faites durer votre garde-robe d’avant. Vous sortez nettement moins. Parfois, vous avez du vous résoudre à déménager. Vous ne pouvez plus recevoir vos amis comme avant.
    Doucement, votre vie sociale se restreint. Le chômage commence à occuper toute votre existence, tout votre temps, toutes vos perspectives.
    Ce que vous étiez, vos talents, votre carrière, tout cela est en train de se diluer doucement au fil des mois. Vous êtes toujours la même personne mais dans le regard des autres, amis, famille, proches, voisins, le souvenir de cet autre s’étiole. Vous devenez un chômeur. Vous n’êtes bientôt plus que cela. Vous vous estompez, vous vous perdez, vous êtes en train de disparaître à la face du monde, aspiré par la grande foule grossissante des sans vie, sans grade, sans nom et sans visage.
    Sisyphe a fait une connerie qui n’a pas plu aux dieux de l’Olympe.
    Il est donc condamné à rouler un rocher au sommet d’une montagne. Au moment où le rocher arrive en haut, il redévale la pente jusqu’en bas, forçant Sisyphe à recommencer éternellement son absurde labeur.
    Le chômeur est un peu un Sisyphe des temps modernes. Inlassablement, il roule le boulet de sa recherche d’emploi active le long des pentes vertigineuses de l’exclusion. A la réflexion, vous vous dites parfois que Sisyphe n’est pas si mal loti que cela. Lui au moins, ne doit pas supporter le regard désapprobateur des autres, ne se fait pas traiter de feignasse par le reste de la société, n’est pas fliqué sans cesse par les zélés agents d’Actiris.
    Sisyphe, une fois sa journée finie, se couche tranquillement sous son rocher et trouve le sommeil sans se soucier d’un éventuel plan de carrière.
    Jour après jour, vous devez donc vivre, penser, vous agiter comme un bon chômeur. L’exercice est d’autant plus difficile que vous êtes suspecté par défaut d’être un mauvais chômeur qui se complaît dans son exclusion et vit grassement aux crochets de la société.
    Jour après jour, vous épluchez les offres d’emploi qui ne vous correspondent en rien, vous sélectionnez les moins absurdes et vous y allez de votre bafouille.
    Inlassablement, vous prospectez et vous attendez ce coup de fil qui ne retentit jamais pour vous convoquer à un éventuel entretien d’embauche. D’ailleurs, les entreprises ne prennent même plus la peine de vous envoyer des lettres de refus, faussement peinées, pleines de regrets administrativement corrects.
    Et tandis que vos efforts ne portent aucun fruit, que le temps passe et ne revient pas, vous restez un chômeur, pire, vous voyez se profiler à l’horizon l’autoroute de l’exclusion.
    Le pire ennemi du chômeur, c’est finalement lui-même.
    Condamné par défaut, sans qu’aucune faute ne lui soit imputable, il doit continuer sans cesse à expier !
    Pourquoi moi ? Pourquoi pas. Il n’est pas besoin de raison.
    Comme un promeneur dans les rues de Bagdad, un coup on rentre chez soi, un coup on se fait enlever, comme ça ! C’est la faute à pas de chance. Demain, c’est ceux qui vous montrent du doigt qui passeront par la trappe à disparaître. C’est le règne de l’arbitraire, de l’absurde, de la violence aussi. Violence d’une société qui n’a plus de sens, plus de repère, et qui comme Chronos se nourrit à présent de ses propres enfants.
    Il ne faut donc pas s’arrêter. Ne pas douter. Jamais ! Même lorsque le reste du monde vous regarde comme la dernière des merdes, vous rappeler, encore et toujours de ce que vous étiez, que vous faisiez, que vous valiez… et que vous êtes toujours, envers et contre tout !
    Tenir bon ! Ne pas s’enfoncer ! Refuser cette fausse fatalité. Refuser de devenir le bouc-émissaire d’un système devenu fou qui se dévore lui-même ! Ne pas se résigner ! A aucun prix ! Refuser que l’on vous enterre vivant !
    Résister ! Penser ! Crier ! Écrire ! Exister !
    Ne pas attendre de secours du dehors !
    S’en sortir ! Par soi-même !
    Se libérer ! Et libérer les autres ! (Agnès)

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  2. Ferme ta gueule et cherche
    Avant-propos : toute ressemblance avec des faits et des personnages existants ou ayant existé serait purement fortuite et ne pourrait être que le fruit d’une pure coïncidence.
    Je me présente : chômeur depuis 6 ans, 51ans.
    Le marché du travail ne veut pas de moi, parce que je suis trop vieux, parce que mon CV ressemble à un gruyère, parce que ça fait longtemps que je n’ai pas eu de contrat « sérieux ». Enfin, bref.
    Que le marché du travail ne m’aime pas ne me gène pas outre mesure (et d’ailleurs c’est réciproque). Ce qui est plus gênant pour moi est la question d’argent. Ça fait longtemps que je ne définis plus ma valeur d’homme par mon statut social ou par un travail valorisant, une « carrière » (et il vaut mieux si on veut éviter la déprime). J’ai développé d’autres intérêts, d’autres valeurs. Je ne m’ennuie pas dans la journée. Il n’y a pas de travail pour moi ? Ok, d’accord. J’accepte, pas de problème. Alors qu’on me donne juste un peu de fric pour que je puisse vivre, et qu’on me foute la paix. Ca me suffirait largement.
    Ca paraît provocant, bête (encore un allumé, un fainéant…) mais je le pense vraiment. Je suis pour un revenu de base pour chaque citoyen(ne), qui est donné sans aucune contrepartie et sans contraintes, sans contrôle.
    Il y a un paquet de chômeurs qui cherchent du travail depuis longtemps et qui pourraient occuper leur temps autrement, mieux, mais non ils n’ont pas le droit, ils doivent chercher. J’ai la forte impression que le fait de ne pas trouver du boulot n’est pas important du tout. Ce qui compte avant tout c’est que l’on cherche. Il y a un bon nombre de contrôleurs qui surveille les cherchants, et les cherchants doivent chercher. Ce qu’il faut éviter à tout prix c’est que le chômeur dispose du temps pour soi, pour réfléchir, pour s’engager autrement dans la société, pour développer des idées critiques, facheuses. Alors ça c’est interdit. Et si le chercheur de travail arrêtait de chercher, les controleurs n’auraient plus de travail, ils auraient aussi du temps pour réfléchir. Mon dieu – pas ça!
    Le contrôleur est forcé à forcer d’autres gens à chercher quelque chose qui n’existe pas, comme ça tout le monde est bien occupé.
    C’est bien. Allez, cherche. Il n’y a rien à trouver ? On s’en fout. Cherche. Mais il n’y a rien, ou si il y a quelque chose, ce n’est pas pour moi. Rien à cirer, cherche, connard, et ferme ta geule. Voilà l’ordre du jour.
    Alors on envoie les cherchants aux stages d’écriture de CV à ne plus en finir, on établie des « projets professionnels », on convoque le chômeur régulièrement pour contrôler son assiduité de recherche d’emploi.
    Une machine gigantesque d’absurdité.
    Je crois que le changement de société qu’il faudrait faire pour faire un monde dans lequel on viverait mieux et de façon plus juste est tellement énorme, ça remettrait tellement de choses en cause que les dirigeants préfèrent empêcher toute réflexion à ce sujet. (A. V. et R. Z.)

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